Ta BD est une propagande Étatiste et collectiviste.
Cette pensée est exactement la cause de la situation économique.
Des que quelqu'un utilise le mot "neo-libéralisme" : poubelle.
Encore pire : "néo-libéralisme capitaliste".
1 - Le mot néo-libéral n'existe pas et ne veut rien dire.
2 - Nous ne visons pas dans une société libérale mais uniquement socialiste.
3 - Il n'existe qu'une seule forme de capitalisme de nos jour : le capitalisme de connivence = social-clientélisme.
Pour remettre les idées en place...
Capitalisme de connivenceAlors que dans le capitalisme libéral l'État n'interfère pas avec l'économie (sauf pour ce qui relève de ses fonctions régaliennes), dans le capitalisme de connivence (crony capitalism ou corporatism en anglais) l'État soutient certaines entreprises, soit qu'il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques.
Certains contestent l'emploi du terme de "capitalisme" pour désigner ce cas de figure, puisque le droit de propriété individuelle, sur lequel repose le capitalisme, est violé par l'interventionnisme étatique. Charles Gave préfère employer le terme de "social-clientélisme", qui pour lui est une "maladie de la démocratie". On parle également de "capitalisme de copinage" (crony = copain) ou de "captation de l’État" (state capture).
Le marxisme parle parfois dans un sens proche de "capitalisme monopoliste d'État", mais au lieu de vouloir comme les libéraux supprimer le monopole et l'intervention étatique, il veut supprimer le capitalisme lui-même, ou le soviétiser pour garder un monopole d'État "prolétarisé".
Capitalisme de connivence et corruptionLe « capitalisme de connivence », ou le « capitalisme politique » comme l'appelle l'historien Gabriel Kolko, est résultat de l'étatisme et d'une forme de corruption des élites : les grandes entreprises, de plus en plus inefficaces et bureaucratisées, réagissent au libre marché et à la concurrence en se tournant vers le gouvernement pour réclamer davantage de règlementations, de protection, ce que Bastiat appelait la "recherche de rentes". De même, les grandes banques brandissent la menace du "risque systémique" pour exiger un renflouement par l’État ou par la banque centrale suite à leurs erreurs.
En France, cet état de fait est ancien et découle des participations croisées et surtout de l'endogamie des élites administratives (via l'École Nationale d'Administration) qui aboutit à mettre d'anciens hauts fonctionnaires à la tête des grandes entreprises, c'est-à-dire des gestionnaires et non pas des entrepreneurs. Les intérêts de l'État et de ces entreprises (qui sont très semblables en fait à des administrations publiques) sont alors inextricablement mêlés :
Ces « entrepreneurs » vont chercher à obtenir par la force ce qu’ils réussissaient auparavant à avoir grâce à leurs compétences entrepreneuriales. Les concurrents seront ainsi évincés du marché, non parce qu’ils sont moins bons mais parce qu’ils n’ont pas su obtenir les faveurs de l’État. Les consommateurs n’auront plus d’autre choix que de se fournir auprès des entreprises sélectionnées par l’État.
La symbiose entre l’État et les entreprises privilégiées peut parfois atteindre un tel niveau que les deux se confondent. L’État obtient de nouveaux marchés pour ces entreprises de façon politique et les soutient financièrement en cas de mauvaise passe (au détriment des contribuables). De leur côté, les entreprises privilégiées n’hésitent pas à employer d’anciens hauts fonctionnaires et autres technocrates, en guise de remerciement pour les privilèges reçus ou dans l’espoir de futurs privilèges. Les entreprises privilégiées n’oublieront pas non plus d’investir dans les projets gouvernementaux qui servent aussi bien les intérêts de leurs partenaires politiques que les leurs. (Gabriel Gimenez-Roche)
Aux États-Unis, le capitalisme de connivence est également très développé, qu'il s'agisse de corruption, de lobbying à Washington, de recherche de subventions, de renflouement par l’État ou la FED :
Il y a beaucoup de capitalisme de connivence dans ce pays, des gens qui bénéficient de contrats avec le gouvernement, ou qui sont renfloués par la FED. Ils ne méritent pas de compassion, ils méritent de se voir supprimer tous leurs bénéfices. Il ne faut pas confondre ça avec le vrai capitalisme, quand quelqu'un gagne de l'argent, produit quelque chose. (Ron Paul, novembre 2011, Michigan GOP Oakland University Debate)
Les manifestants d'Occupy Wall Street accusent le capitalisme de quelque chose qui pour moi est incontestablement le résultat du capitalisme de connivence. (Donald J. Boudreaux)
Le capitalisme de connivence est d'ailleurs un thème récurrent dans le roman La Grève d'Ayn Rand :
Rand explique que dans un système de capitalisme de connivence vous n'avez pas une règle objective de droit, vous avez des lois subjectives qui sont votées lorsque certaines personnes sont plus connectées avec le gouvernement et sont capables d'utiliser le gouvernement pour obtenir un avantage concurrentiel sur les autres sur le marché. C'est ce que les économistes appellent la prise de contrôle de la réglementation. C'est une idée qui est vraiment fondamentale dans la Grève. (Jennifer Burns)
Le soutien des États aux entreprises ou banques "too big to fail" relève également du capitalisme de connivence. La manipulation de la monnaie par la banque centrale est le stade ultime du capitalisme de connivence :
Hélas pour nous, la "monnaie-marchandise" ne convient pas à un système capitaliste dévoyé, un capitalisme de copinage, de connivence, de manipulation ou d’État. La "monnaie-marchandise" pourrait appartenir à tout le monde, serait trop démocratique, pas facilement manipulable pour le plus grand profit des politiques qui promettent la lune, des gouvernements dispendieux et de leurs banquiers affairistes. Le capitalisme de connivence, des lobbyistes ou le capitalisme d’État ne peut fonctionner qu'avec de la "monnaie-dette". (Simone Wapler)
Antiquité du capitalisme de connivenceLe capitalisme de connivence n'est pas une invention moderne, il a toujours existé. Ainsi Max Weber parle, à propos de l'Asie antique, de « capitalisme politique » qu'il définit comme « accumulation de fortune des fonctionnaires, des fermiers fiscaux, des fournisseurs de l’État »[1]. Différentes formes de cleptocratie ou de "propriété satrapique" ont toujours existé dans l'histoire. La caractéristique du libéralisme est de délimiter une frontière entre le capitalisme lié à la coercition étatique (illégitime, car fondé sur la loi du plus fort) et les autres formes de capitalisme privé (légitimes, car fondés sur les mérites des personnes).
Capitalisme de connivence et fascisme
Le fascisme promeut, par idéologie, une sorte de capitalisme de connivence, proche du capitalisme d’État des états socialistes :
Le fascisme devrait être appelé plutôt "corporatisme", car il résulte de la fusion de l'État et du pouvoir des entreprises. (Mussolini en 1932)
Le fascisme et le nazisme mettront ainsi en œuvre un corporatisme destiné à contrôler les entreprises en leur imposant la ligne politique du pouvoir. A la différence du capitalisme de connivence où se mêlent de façon informelle les intérêts du pouvoir et ceux des entreprises, chacun y cherchant son propre intérêt, ce corporatisme est dirigiste, les entreprises étant sous la coupe du pouvoir : celui-ci leur impose ses directives qui prévalent sur la recherche du profit. L'état ultime de ce système est le capitalisme d’État socialiste, qui supprime complètement la propriété privée des moyens de production.
Le capitalisme de connivence est-il un "ultralibéralisme" ?Albert Camus disait : "A mal nommer les choses, on ajoute à la misère du monde". On ne voit pas de lien entre le capitalisme de connivence et le libéralisme, au contraire. Par exemple, lors de la crise financière de 2007-2008 :
Le secteur financier a capturé le système politique, ce que l’on a fort bien vu dans la dernière grave crise économique et tout cela a été légalement autorisé par des hommes politiques qui avaient été achetés. Les banquiers et financiers n’ont pas gagné d’argent en mettant leur capital en risque (la base du libéralisme) mais en achetant la complicité des gens au pouvoir, ce qui n’a rien à voir avec le libéralisme et tout avec le social-clientélisme, cette horrible maladie de la démocratie. (Charles Gave)
L'Europe n'a plus rien de libéral : c'est une prise de pouvoir massive par les grandes entreprises et le "grand gouvernement". (Nigel Farage)
Pour aller plus loin :
ultralibéralisme constructivisme interventionnisme capitalisme d'État ploutocratie